📝 Question Ă©crite au Ministre de l’IntĂ©rieur
Il est urgent qu’un cadre lĂ©gal permette Ă la gendarmerie nautique et maritime d’effectuer des dĂ©pistages de l’usage de stupĂ©fiants sur les professionnels de la mer et les plaisanciers.
Le mercredi 21 mai dernier, un drame insoutenable s’est produit Ă proximitĂ© du Club de Voile d’Arcachon. Benjamin, âgĂ© de huit ans, naviguait avec ses camarades sur un Optimist lorsqu’il a trouvĂ© la mort, violemment percutĂ© par un bateau de pĂŞche dans la zone rĂ©glementĂ©e des 300 mètres.
L’enquĂŞte a rĂ©vĂ©lĂ© deux Ă©lĂ©ments accablants : une vitesse excessive du navire de pĂŞche et un contrĂ´le positif aux stupĂ©fiants du pilote mis en cause. Face Ă cette tragĂ©die, chacun peut mesurer la douleur indicible de la famille de Benjamin. Ă€ cette douleur s’ajoute une incomprĂ©hension tout aussi profonde : comment peut-on encore accepter, en 2025, qu’il n’existe aucun cadre lĂ©gal permettant Ă la gendarmerie nautique et maritime d’effectuer des dĂ©pistages de stupĂ©fiants sur les professionnels de la mer et les plaisanciers ? J’étais dĂ©jĂ intervenue Ă ce sujet auprès du ministre de l’IntĂ©rieur le 28 juillet 2020.
Dans sa rĂ©ponse du 20 octobre 2020, il reconnaissait l’existence d’un vide juridique. En l’Ă©tat, le Code des transports ne prĂ©voyait aucune interdiction de navigation professionnelle en cas d’usage de produits stupĂ©fiants. Sur dĂ©cision du Premier ministre d’alors, une modification du Code des transports par dĂ©cret en Conseil d’État devait permettre d’y appliquer les dispositions du Code de la route relatives Ă l’alcoolĂ©mie (articles R. 234-1 Ă R. 234-4) et Ă l’usage de stupĂ©fiants (articles R. 235-1 Ă R. 235-13), incluant Ă©galement les modalitĂ©s de dĂ©routement et d’immobilisation des navires.
Cinq annĂ©es plus tard, force est de constater que cette rĂ©glementation n’a toujours pas Ă©tĂ© mise en Ĺ“uvre.
Par ailleurs, les services de la gendarmerie nautique et maritime ne disposent toujours pas des accès aux fichiers des affaires maritimes, les empĂŞchant d’identifier les navires en infraction. Il en est de mĂŞme pour l’accès au fichier des permis de plaisance, pourtant essentiel pour tout contrĂ´le efficace. Ă€ l’heure oĂą j’ai votĂ© la proposition de loi visant Ă crĂ©er un homicide routier et Ă renforcer la lutte contre la violence routière, j’ai demandĂ© par courrier et par une question Ă©crire au ministre de l’IntĂ©rieur s’il envisage d’Ă©largir ces contrĂ´les et ces sanctions au domaine maritime.

