Confinement : quels dispositifs pour lutter contre les violences conjugales
En cette période de confinement, qui peut parfois constituer un terreau favorable aux violences, quels sont les moyens déployés pour lutter contre les violences conjugales et intrafamiliales mais aussi pour permettre de garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes ?
La promiscuité, les tensions, l’anxiété peuvent exacerber les violences. De plus, les possibilités de s’extraire de ces situations par des activités extérieures ou de se confier à un tiers sont très limitées et encadrées.
Pour tout cas de danger grave et immédiat, avec nécessité d’une intervention sur place, il faut contacter les services de police ou de gendarmerie (17 ou 112), les pompiers (18 ou 112) ou le Samu (15). Ces services restent mobilisés pour ces situations d’urgence.
Durant la période de confinement, la plateforme de signalement des violences sexuelles et sexistes, reste bien évidemment accessible sur arretonslesviolences.gouv.fr, pour signaler des violences et bénéficier d’assistance et de conseils, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et permet de dialoguer avec des forces de l’ordre formées ; de manière anonyme et sécurisée. Chacun peut et doit orienter les victimes de violences conjugales vers cette plateforme plus adaptée à la période.
Jusque-là réservé aux personnes sourdes et malentendantes, le 114 devient, durant la période de confinement, accessible aux personnes victimes de violences intrafamiliales. Les victimes (hommes, femmes et enfants) peuvent adresser un SMS au 114, qui préviendra immédiatement les forces de l’ordre.
Il est également possible de télécharger l’application « APP-ELLES » qui permet aux victimes d’alerter jusqu’à trois contacts de confiance, d’appeler les associations et les structures d’aide aux victimes de violences, ou encore de se renseigner sur les dispositifs d’aide existants.
Enfin, un partenariat a été créé avec UBER. En effet, jusqu’au 31 mars 2021, Uber propose 2 000 courses gratuites mises à disposition de la Fédération nationale solidarité femmes en charge du 3919, l’objectif étant de mettre à l’abri les femmes victimes de violence en situation d’urgence.
Durant la période de pandémie, les moyens d’écoute, de conseil et d’accompagnement sont maintenus, voire renforcés.
- Le 3919, numéro d’écoute national pour les femmes victimes de violence, reste opérationnel et une écoute à distance a été mise en place. La ligne est ouverte du lundi au samedi de 9 h à 19 h.
- Le 119, numéro d’appel pour l’enfance en danger, continue à être joignable 24/24 et 7jr/7 ; les appels d’enfants restent prioritaires. L’ensemble des écoutants restent mobilisés pendant la crise.
Ces numéros peuvent aussi être utilisés par les témoins de violences conjugales ou violences intrafamiliales.
Par ailleurs, un numéro dédié aux auteurs de violences : 08 019 019 11 a été créé. La ligne est ouverte du lundi au dimanche, de 9 h à 19 h, en lien avec la Fédération nationale d’accompagnement des auteurs de violences (Fnacav). Elle permet de prévenir, et surtout, d’éviter les violences en offrant une écoute aux personnes qui se sentent au bord du passage à l’acte. Les écoutants sont des professionnels formés.
En outre, de nouveaux points d’accueil et d’accompagnement ont été mis en place :
- En pharmacie : dans toutes les officines, les femmes victimes de violences pourront se signaler si elles s’y rendent seules ou avec un code (par exemple « masque 19 ») si elles sont accompagnées de leur conjoint ;
- Dans les centres commerciaux : de façon éphémère, ce dispositif commence à se déployer. Il garantira la confidentialité pour accueillir les femmes tout en respectant les mesures barrières. L’enjeu est de permettre aux victimes qui font leurs courses de trouver une oreille attentive et un accès à leurs droits.
Enfin, les associations restent pleinement mobilisées en cette période :
L’Etat a créé un Fonds spécial d’un million d’euros pour accompagner les associations, afin qu’elles continuent à venir en aide aux femmes victimes de violences : achat du matériel de télétravail, aide aux financements des déplacements en taxis etc… Ce fonds a également permis de financer jusqu’à 20 000 nuitées d’hôtel pour les femmes qui nécessitaient une hébergement d’urgence. En outre, 1000 places supplémentaires en centre d’hébergement d’urgence ont été ouvertes.
Les associations de protection de l’enfance restent plus que jamais à l’écoute pour conseiller ou orienter vers des services compétents, notamment :
– La Voix De l’Enfant : 01 56 96 03 00
– L’enfant Bleu – Enfants maltraités : 01 56 56 62 62
– Colosse aux pieds d’argile : 07 50 85 47 10
– Stop maltraitance / Enfance et Partage : 0 800 05 1234
DROITS SEXUELS :
Enfin, la crise sanitaire ne doit pas représenter un frein aux droits des femmes en matière de santé sexuelle. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a déployé divers dispositifs permettant de favoriser l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en cette période de pandémie :
- Le maintien de la ligne d’écoute « Sexualités, contraception, IVG » via la ligne 0 800 08 11 11, ouverte du lundi au samedi de 9h00 à 20h00 en métropole.
- La possibilité pour les femmes de se voir délivrer la pilule contraceptive en présentant leur ancienne ordonnance.
- Les consultations nécessaires aux IVG médicamenteuses, depuis le premier confinement, peuvent être réalisées par téléconsultation et leur délai de réalisation est étendu à 9 semaines d’aménorrhée.