Table-ronde sur les antifouling
Le Bassin d’Arcachon, côté terre comme côté mer, est un site exceptionnel par sa richesse écologique. Mais c’est aussi un espace fragile, marqué par la présence de l’homme et ses activités. Je n’ai de cesse de le répéter depuis mon élection.
Sa baie est un espace semi-fermé. Son temps de renouvellement est estimé entre 13 et 16 jours. Les contaminants qui parviennent dans le milieu marin ont ainsi tendance à y demeurer assez longtemps.
Aussi, plus qu’ailleurs, nous devons redoubler de vigilance et affirmer plus fort le principe de précaution. Nous avons, me semble-t-il, une responsabilité collective pour en assurer la préservation et les activités qui bénéficient de cet environnement.
Il y a quelques semaines, j’ai été interpellée sur le sujet des peintures antifouling et de l’impact sur le milieu marin des biocides entrant dans leur composition, en particulier pour ce qui concerne les herbiers de zostères présents dans la baie du Bassin.
A la suite de cette sollicitation, j’ai pris le temps d’approfondir la question. J’ai observé que plusieurs de mes collègues parlementaires s’étaient, avant moi, emparés du sujet. Ce qui m’a interpellée, c’est la succession d’interdictions des différentes molécules biocides entrant dans la composition des antifouling, en raison de leur impact sur le milieu marin (TBT, irgarol…).
Je me suis alors interrogée sur l’opportunité de développer des alternatives à l’utilisation de ces antifouling, dont l’impact sur les milieux est reconnu comme forme de pollution. Et c’est dans cet esprit que j’ai souhaité interpeller notre ministre de la Transition écologique et solidaire sur la réglementation relative aux peintures antifouling.
Mon intervention a soulevé, localement, plusieurs réactions, pour la plupart très encourageantes. Aussi, il m’a semblé opportun de réunir, sous le format d’une table-ronde, plusieurs acteurs locaux – scientifiques, institutionnels, associatifs et professionnels de la mer – sensibles et mobilisés sur ce sujet, afin de lancer une réflexion collective sur nos pratiques, sur la nécessité ou non de les faire évoluer et, le cas échéant, sur le développement de nouvelles solutions co-construites.
Cette table-ronde s’est tenue le vendredi 9 mars 2018 à la Station Marine d’Arcachon. J’ai souhaité la structurer autour de trois grandes questions :
- quel est l’état des connaissances scientifiques et quels sont les enjeux liés à l’usage des antifouling ?
- quels sont les impacts des composés de ces peintures sur le milieu marin du Bassin d’Arcachon ?
- quelles solutions alternatives pourrions-nous développer localement et avec quels soutiens ?
Bien évidemment, si l’accent a été mis sur l’antifouling et, plus particulièrement sur les biocides, je ne néglige pas les autres formes de contaminations anthropiques du milieu marin comme a pu l’évoquer le laboratoire IFREMER d’Arcachon.
Tout comme moi, l’ensemble des acteurs présents sont profondément attachés au territoire du Bassin d’Arcachon. C’est dans cet esprit que j’ai souhaité les réunir aujourd’hui. Avec la volonté d’engager un dialogue autour d’un sujet qui, j’en ai bien conscience, suscite parfois quelques tensions.
Cette table-ronde est une première étape. Je sais que les changements se feront sur le long terme. Cette rencontre a permis d’initier un temps d’écoute et de dialogue, notamment sur une base scientifique.
Je souhaite pour ma part accompagner les acteurs locaux, leur apporter tout mon soutien dans la démarche qu’ils jugeront opportun d’engager pour le bien être de notre territoire, de son environnement et de ses habitants.